Fleurs des champs, une nouvelle façon de cultiver les fleurs
Sessile poursuit son panorama des acteurs qui font bouger la filière ! Cette semaine, nous avons rencontré Amandine, fleuriste et productrice de fleurs dans la Sarthe, qui a évoqué pour nous son quotidien et les nouveaux enjeux auxquels font face les producteurs de fleurs en France.
Bonjour Amandine, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Je m’appelle Amandine et je suis floricultrice et fleuriste à Rouez-Champagne dans la Sarthe. Dès mon plus jeune âge, j’ai été au contact du travail de la terre puisque mes deux parents étaient agriculteurs. A partir de cet instant, il était clair que je voulais travailler dans le milieu végétal, même si je ne savais pas encore sous quelle forme.
J’ai donc commencé mon parcours par un BTS d’aménagement paysager, puis j’ai travaillé chez plusieurs professionnels du végétal, des pépiniéristes, des maraîchers et des horticulteurs, ce qui m’a permis d’engranger un savoir-faire agricole assez complet. Puis j’ai eu envie de travailler le végétal d’une autre manière, et j’ai passé mon CAP fleuriste.
J’ai ensuite eu l’occasion de travailler chez une floricultrice dans le Morbihan, où j’ai non seulement pu acquérir les techniques horticoles, mais aussi le contact avec la clientèle lors des marchés, qui me semblait indispensable à avoir au quotidien.
Ce qui m’intéressait dans le métier de fleuriste, c’était surtout l’aspect événementiel, où l’on a l’occasion de mettre son talent en avant. J’ai donc eu une idée : ouvrir ma propre ferme florale, Fleurs des champs, pour produire des fleurs et assurer une activité événementielle en parallèle.
Donc aujourd’hui, une bonne partie de ma production de fleurs me sert à couvrir mes besoins pour les mariages, et je vends aussi des bouquets aux particuliers et aux mairies. Ce qui me reste de fleurs, je les vends auprès de fleuristes du coin, comme Maison Marguerite au Mans par exemple !
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre exploitation ?
Je dispose d’un peu plus d’un hectare, dont environ la moitié est réservé à la production de fleurs. Je cultive mes fleurs de deux manières : soit sous tunnel froid, soit en plein champ. J’ai aménagé un tunnel froid de 240 m², et je suis en train d’en monter un nouveau de 240 m².
En ce qui concerne le champ, je l’ai divisé en trois espaces. Le premier me sert à cultiver des variétés de fleurs qui changent tous les ans comme des cosmos, du zinnia ou du limonium. Le second espace est réservé aux plantes vivaces. Enfin, le 3e me sert à cultiver les fleurs à bulbes comme la tulipe, le dahlia ou le narcisse.
Chaque année, je cultive donc entre 25 et 30 variétés de fleurs différentes.
Comment choisissez-vous les fleurs que vous cultivez ?
Il y a plusieurs critères ! Le premier, c’est évidemment de choisir des fleurs qui me plaisent, que j’ai envie de travailler. Ensuite, j’essaie d’avoir une gamme de fleurs qui permette de couvrir une palette de couleurs la plus large possible. Enfin, j’essaie de m’adapter au maximum aux attentes et demandes des clients avec lesquels je travaille, qu’il s’agisse des mariés qui font appel à mes services, ou des fleuristes avec lesquels j’ai l’habitude de travailler.
Vous êtes une floricultrice engagée ; pouvez-vous nous dire comment cela se matérialise ?
Tout d’abord, je fais partie du collectif de la Fleur française : c’est un bon moyen pour moi de valoriser ma pratique. Ça me permet aussi et surtout de créer des liens avec d’autres producteurs, ce qui me permet d’échanger et d’enrichir ma pratique.
De manière générale, j’essaie de faire les choses en respectant mes principes. Pour commencer, je pars de l’idée que la priorité dans notre métier est de respecter la nature : c’est pourquoi je n’aurais pas forcément envie que ma ferme devienne une grosse structure car j’aurais peur des soucis qui vont avec : nécessité de mécaniser la production et d’employer des pesticides à outrance. Aujourd’hui, même si je n’ai pas de certification bio, je n’utilise pas de pesticides, et préfère utiliser les alternatives biologiques qu’on peut trouver en jardinerie.
Je ne produis pas sous serre chauffée non plus, déjà parce que ça coûte très cher et n’est donc pas forcément accessible pour les petits producteurs comme moi, mais aussi parce que je n’essaie pas à tout prix de produire des fleurs en hiver.
Concernant l’import de fleurs en France, je pense qu’on pourra difficilement faire autrement tant qu’on ne produira pas de tout en France. Pour préparer le terrain, je pense que les professionnels du végétal, en premier lieu les fleuristes, ont un rôle de pédagogie à jouer auprès de leurs clients pour les sensibiliser à la consommation de fleurs françaises.
Qui sommes nous ?
Sessile lutte pour l’indépendance des artisans fleuristes sur Internet. Fondé en 2019 par 6 amis, Sessile rassemble 500 fleuristes, engagés dans la transformation de la filière et permet déjà de livrer plus de 50% des Français. En brisant la logique de catalogue sur Internet, le réseau met en avant le savoir-faire de chaque fleuriste et contribue à faire vivre l’art floral. Les fleuristes peuvent faire vivre leur passion et conçoivent des bouquets plus créatifs car ils sont ainsi plus libres de proposer des fleurs de saison, des fleurs locales quand c’est possible.