Le regard de Maison Marguerite sur les fleurs produites en France
On ne présente plus Maison Marguerite, amie de longue date de Sessile, et fleuriste au Mans avec une passion pour les fleurs produites localement. Après l’avoir interrogée sur son quotidien de fleuriste, nous avons demandé à Marie ce qu’elle pensait de la production de fleurs en France.
Bonjour Marie, peux-tu nous redire un mot de ton parcours ?
Je suis Marie Ruillard et je suis fleuriste au Mans. J’ai ouvert Maison Marguerite avec ma sœur Julie en 2016 : on rêvait depuis toute petite d’ouvrir notre propre boutique toutes les deux ! Le nom de notre boutique est un hommage à notre arrière grand-mère Marguerite qui était aussi commerçante et qui avait le bon goût d’avoir un nom de fleur. En 2021 nous avons ouvert une seconde boutique, Marcotte, spécialisée dans les fleurs séchées et les plantes en pot.
Julie est une commerçante dans l’âme, et c’est elle qui s’occupe de l’aspect commercial et marketing, et moi je suis la directrice artistique de la maison ! On travaille bien ensemble parce qu’on a deux profils vraiment complémentaires.
Maison Marguerite préfère privilégier les fleurs locales : est-ce que tu peux nous expliquer pourquoi ?
Disons le tout de suite : aujourd’hui, étant donné la configuration du marché, il est impossible de proposer 100 % de fleurs françaises au client. D’abord, il n’est pas toujours facile de trouver des fleurs françaises en hiver, et certains coloris très appréciés des clients ne sont pas toujours disponibles dans la production française. En revanche, nous proposons toute l’année à nos clients au moins un bouquet composé de 100 % de fleurs françaises !
Une fois qu’on a dit ça, ça n’empêche pas de faire tous ses efforts pour en proposer davantage (NDLR : 9 fleurs sur 10 vendues en France sont issues de l’importation). De mon côté, j’ai constitué un réseau de producteurs locaux auprès desquels je m’approvisionne en priorité, comme Fleurs des Champs à Rouez-Champagne.
Où est-ce qu’on produit encore des fleurs en France aujourd’hui ?
Même si la production a reculé ces dernières années, on trouve encore de beaux bassins de production en France. Par exemple, le Var est encore très dynamique dans la floriculture, et chez Maison Marguerite on adore travailler les renoncules et les anémones qui en viennent. Ils ont aussi un très beau savoir-faire dans la culture de pivoine, que nos clients s’arrachent à la belle saison.
La région Pays de la Loire est aussi très dynamique, et j’ai autour de chez moi un réseau actif de petits producteurs, comme Fleurs des Champs qui me fournit de superbe Dahlia. J’achète aussi beaucoup de muguet coupé dans la région nantaise. L’avantage de ce genre de relations de proximité, c’est qu’on peut discuter avec les producteurs et leur demander de cultiver des variétés qui nous plaisent.
En Île-de-France, on peut encore trouver de belles choses, même si le nombre d’exploitations a diminué. Par exemple, je l’approvisionne tous les ans en muguet en pot chez un producteur de Seine-et-Marne. A Rungis, je trouve aussi du dahlia et du lisianthus de production francilienne, ou encore du tournesol jusqu’à octobre.
Même si la production de fleurs coupées y est moins présente qu’il y a une vingtaine d’années, on trouve encore de très belles choses en Bretagne. J’achète par exemple de ravissants hortensias auprès d’un producteur de Paimpol et qui rencontrent beaucoup de succès. D’ailleurs, ces hortensias sont vraiment détonants par rapports aux autres et semblent presque burinés. L’avantage quand on multiplie les relations avec les producteurs, c’est qu’on peut découvrir des variétés étonnantes, puis offrir davantage de diversité en boutique.
Comment est-ce que tu mets en lumière les fleurs produites en France ?
Nous avons pris la décision chez Maison Marguerite de jouer la transparence sur l’origine des fleurs que nous vendons. Pour ça, nous avons mis en place un système d’affichage de chaque fleur, pour que nos clients sachent précisément ce qu’ils achètent.
Et toutes les semaines, nous mettons les plus belles variétés locales et de saison à l’honneur par le bouquet Frenchy, composé à 100 % de fleurs françaises. Ce qui est étonnant, c’est que les clients sont souvent plus dépaysés par des fleurs produites localement mais qu’ils ont moins l’habitude de voir, que par des fleurs exotiques qui sont plus couramment achetées.
Qui sommes nous ?
Sessile lutte pour l’indépendance des artisans fleuristes sur Internet. Fondé en 2019 par 6 amis, Sessile rassemble 500 fleuristes, engagés dans la transformation de la filière et permet déjà de livrer plus de 50% des Français. En brisant la logique de catalogue sur Internet, le réseau met en avant le savoir-faire de chaque fleuriste et contribue à faire vivre l’art floral. Les fleuristes peuvent faire vivre leur passion et conçoivent des bouquets plus créatifs car ils sont ainsi plus libres de proposer des fleurs de saison, des fleurs locales quand c’est possible.