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11.04.25

Maison Marguerite au Mans : des fleurs françaises en priorité

Comme chaque semaine, Sessile donne la parole à des fleuristes pour comprendre leur vision du marché, et surtout comprendre comment nous pouvons tous faire mieux. Cette fois-ci, nous avons échangé avec Marie de Maison Marguerite, fleuriste au Mans, qui nous rappelle l’importance d’adopter les bons gestes, notamment en proposant en priorité des fleurs françaises.

Bonjour Marie, est-ce que tu peux nous présenter l’histoire de Maison Marguerite ?

Je m’appelle Marie Ruillard et je suis fleuriste au Mans. Avec ma sœur Julie, nous avons concrétisé un rêve d’enfance en ouvrant notre propre boutique, Maison Marguerite, en 2016. Ce nom, c’est un clin d’œil à notre arrière-grand-mère Marguerite, qui était commerçante elle aussi — et qui, par chance, portait un joli nom de fleur !

Julie, c’est la commerciale dans l’âme : elle gère tout ce qui touche au marketing et au développement. De mon côté, je m’occupe de la direction artistique. On forme un duo très complémentaire, et c’est ce qui fait notre force au quotidien.

Notre prise de conscience écologique s’est construite naturellement, en partant de nos habitudes personnelles : on trie nos déchets, on fait attention à notre alimentation, et on veille à la provenance de ce qu’on consomme. Alors, petit à petit, on a voulu appliquer les mêmes principes à notre activité.

Par exemple, on a revu la gestion de nos déchets en boutique : on ne voulait plus utiliser des housses plastiques sans savoir ce qu’elles devenaient. On a donc cherché des alternatives. Aujourd’hui, nos produits d’entretien sont achetés en vrac chez des commerçants locaux, et une association vient collecter nos déchets végétaux pour les transformer en compost.

On a aussi rejoint Phénix, une application anti-gaspillage : certains végétaux que nous ne pouvons plus vendre sont récupérés par des clients, plantés dans leurs jardins… et refleurissent l’année suivante !

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans le métier de fleuriste ?

Ce que je préfère, c’est acheter les fleurs : je peux passer beaucoup de temps à les sélectionner pour trouver celles qui sauront ravir le cœur de mes clients. C’est un vrai kiff et ça me donne envie de me lever tôt ! Le retour à la boutique est aussi un moment que j’apprécie particulièrement : j’aime agencer la décoration pour mettre les fleurs en valeur et donner l’envie à mes clients de composer des bouquets.

Evidemment, on ne devient pas fleuriste si on aime pas partager avec ses clients : chaque bouquet est une rencontre entre une émotion, un moment de vie particulier du côté du client, et un savoir-faire et une idée du côté du fleuriste. Chaque bouquet est un petit miracle ! C’est toujours très satisfaisant de voir un client repartir heureux du bouquet sur lequel on a travaillé. 

Mon bonheur de composer des bouquets se cache dans les petits détails : j’aime ajouter des éléments naturels comme des branchages ou du feuillage, et y ajouter une touche d’inattendu. Par exemple, je travaille beaucoup les plantes aromatiques comme le romarin, le thym ou la menthe : ça ajoute un vrai supplément d’âme au bouquet. 

Qu’est-ce qui est le plus complexe à gérer au quotidien ?

Parfois certains clients ont des attentes démesurées, ce qui peut générer de la frustration. Quand on est fleuriste, on est pas Uber Eats ! J’avoue avoir beaucoup de mal avec ce besoin d’immédiateté qu’ont certains clients alors que j’aime prendre mon temps pour que le bouquet que je compose soit parfait. D’autant plus que chez Maison Marguerite on est extrêmement réactives pour composer des bouquets. 

Bien choisir ses végétaux c’est compliqué aussi : il existe toujours un décalage entre ce que je veux et ce que je vais trouver quand je m’approvisionne. Par exemple, j’aimerais beaucoup ne proposer que de la fleur française, mais c’est mission impossible ! En revanche, on s’assure que les clients puissent toujours acheter un bouquet 100 % composé de fleurs françaises, on l’a appelé le Frenchy.

Un dernier point difficile à gérer ce sont les livraisons : dans une ville comme Le Mans c’est extrêmement compliqué de trouver un coursier, alors la plupart des fleuristes effectuent eux-mêmes la livraison à la fin de la journée. Je ne serais pas contre une solution facile et efficace pour gérer les livraisons !

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C’est quoi le métier de fleuriste idéal selon toi ?

Pour moi, c’est un monde dans lequel il est plus facile pour nous de proposer des fleurs françaises. Il reste encore beaucoup un gros travail de transparence à faire sur la provenance des fleurs qu’on propose à nos clients : chez Maison Marguerite par exemple, on affiche systématiquement l’origine des fleurs qu’on propose. Et quand on leur explique, les clients comprennent très bien la démarche et son prêts à s’orienter vers les variétés qui ont été produites localement. 

 Pour aller dans ce sens, je trouverais positif qu’on puisse disposer de labels et de certifications qui valorisent auprès de nos clients les efforts que nous faisons pour leur proposer des fleurs propres. 

Dans ce monde idéal, les fleuristes auraient aussi un réseau de petits producteurs locaux qui viendraient les livrer ! Ayant fait le choix de m’approvisionner auprès de producteurs locaux, j’ai vu que c’était difficile et chronophage de faire la tournée des producteurs. Ou en tout cas, il faudrait qu’il existe un intermédiaire, un logisticien par exemple, qui soit en capacité de faire ce lien qui aujourd’hui est très distendu. 

Enfin, c’est un métier où on essaierait au maximum de réduire notre empreinte sur l’environnement, en ne laissant quasiment aucune trace de notre passage. Je pense qu’il existe par exemple un gros enjeu de gestion des déchets, et on pourrait trouver bien des façons de valoriser les déchets végétaux qu’on produit. 

Selon toi, comment Floribalyse pourrait aider les fleuristes ?

Je trouve que l’idée est géniale : c’est très difficile de mettre en valeur les efforts qu’on fait au quotidien pour proposer des fleurs plus propres, et il existe très peu de données à ce sujet. Si on dispose d’outils qui nous permettent de sélectionner les végétaux les plus vertueux c’est super. C’est quand même fou de se dire que les fleuristes ont choisi de pratiquer un métier en lien avec la nature et qu’on utilise des produits qui peuvent être nocifs, ça n’a pas de sens.

Comme je le dis souvent, je pense qu’il est urgent de se calmer : il faut faire face aux débats qui agitent la filière, notamment sur les pesticides et le déséquilibre entre fleurs d’importation et fleurs françaises, mais sereinement. Il faut qu’on agisse tous pour transformer la filière petit à petit, une tige après l’autre. Si on ne peut pas prendre le TGV, et qu’il faut prendre plusieurs bus vers le changement, on le fera !

Qui sommes nous ?

Sessile lutte pour l’indépendance des artisans fleuristes sur Internet. Fondé en 2019 par 6 amis, Sessile rassemble 500 fleuristes, engagés dans la transformation de la filière et permet déjà de livrer plus de 50% des Français. En brisant la logique de catalogue sur Internet, le réseau met en avant le savoir-faire de chaque fleuriste et contribue à faire vivre l’art floral. Les fleuristes peuvent faire vivre leur passion et conçoivent des bouquets plus créatifs car ils sont ainsi plus libres de proposer des fleurs de saison, des fleurs locales quand c’est possible.